La Cathédrale Saint-Tugdual de Tréguier est une église catholique romaine et ancienne cathédrale de Tréguier, Côtes-d’Armor, France. Il est dédié à Saint Tudwal. L’église était autrefois le siège de l’évêché de Tréguier, aboli par le Concordat de 1801, lorsque ses territoires furent divisés entre le diocèse de Quimper et celui de Saint-Brieuc, connu depuis 1852 comme Saint-Brieuc-Tréguier.

Sommaire

Histoire

L’existence de cette belle cathédrale dans ce qui est en fait une petite ville est due au fait que Tréguier devait devenir un lieu de pèlerinage pour deux hommes : Saint Tugdual, un Gallois et Saint Yves. Notons cependant que Tréguier n’est plus le siège d’un évêque, l’évêché ayant été aboli en 1801 lorsqu’il a été divisé entre le diocèse de Quimper et Saint-Brieuc. Cependant, l’église est encore appelée cathédrale de Tréguier.

C’est au VIe siècle que les invasions anglo-saxonnes ont poussé Saint Tugdual à quitter le Pays de Galles pour s’installer en Bretagne. Tugdual avait été élève au monastère de Llanwit Major fondé par Saint Iltud, mais aujourd’hui, avec sa mère et plusieurs moines, il brava les mers et s’installa en Bretagne à un endroit où les rivières Guidy, Jaudy et leur estuaire s’unirent et finalement et vers 532, y fonda un couvent qu’il appelle « Landreguer » (« le couvent des trois rivières ») et qui, aux environs du couvent et de Minihy, devait devenir le village de Tréguier. Tugdual fut nommé évêque par le roi de Bretagne, le roi Childebert et du monastère de Landreguer émergea une cathédrale dédiée à Saint André (Andrew).

Les invasions normandes du IXe siècle voient Tréguier et la cathédrale ravagée à tel point que l’évêque de l’époque, Monseigneur Gorennan, s’enfuit et fait transférer le corps de Tugdual à Chartres. Il n’y eut pas d’évêque en résidence pendant 90 ans, mais finalement, les envahisseurs furent chassés par Alan II, duc de Bretagne.

L’évêché de Tréguier fut créé en 950, mais les premiers évêques durent se contenter d’une cathédrale en bois jusqu’en 970 environ, lorsque l’évêque Gratias encouragea la construction d’une nouvelle église de style roman. De ce bâtiment, il ne reste plus aujourd’hui que la tour du transept nord, connue sous le nom de tour « Hastings », du nom assez étrange d’un des chefs des envahisseurs normands, et de certaines colonnes ou piliers internes.

C’est en 1339 que la construction de la cathédrale gothique a commencé, ceci pendant l’évêché de Richard de Poirier. Les travaux ont commencé avec le porche ouest, mais seulement deux ans plus tard, la guerre de succession bretonne a forcé l’arrêt des travaux. La Bretagne sera épuisée et ruinée par cette guerre, entre les familles de Blois et de Monfort, les premières assistées par les Français et les secondes par les Anglais. En 1345, les Anglais envahirent la région et utilisèrent la cathédrale comme partie de leur garnison, détruisant ainsi une grande partie du bâtiment, à l’exception de la tombe de Saint Yves qu’ils ne touchèrent pas. Le traité de Guérande a finalement mis un terme aux combats, ce qui a permis la reprise des travaux, d’abord de 1363 à 1371 sous l’évêché de Begaignon lorsque la nef et les allées latérales ont été achevées, ainsi que le porche du Peuple, puis sous l’évêché de Morelli entre 1385 et 1400. Les armoiries de Morelli sont visibles dans la clef de voûte de la deuxième traversée du chœur.

Vers 1432, le porche sud fut achevé sous la direction de l’évêque Pierre Pédru et l’évêque Jean de Ploeuc fit ajouter des fresques et des vitraux à la cathédrale bien que les vitraux furent enlevés pendant la révolution.

En 1420, le duc Jean V fait construire une chapelle pour pouvoir être enterré à côté de Saint-Yves, la fin du XVe siècle voit la construction des cloîtres, en 1515 la construction des contreforts volants du chœur, et en 1648 les stalles datant de 1509 sont restaurées.

Entre 1785 et 1787, une flèche de pierre remplace la flèche existante recouverte de plomb, financée en partie par un généreux prêt de Louis XVI. Mgr Augustin Le Mintier en est l’instigateur, et les plans et services ont été utilisés par l’ingénieur civil François Anfray.

cathédrale saint tugdual treguier
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En 1793, la cathédrale fut saccagée par un bataillon de révolutionnaires, mais en 1801 et après le Concordat, elle devint un lieu de culte. La cathédrale a été restaurée et Prosper Mérimée a participé activement à la restitution de la cathédrale dans son rôle d' »Inspecteur Général des monuments historiques ».

En 1860, les maisons et les magasins autour de la cathédrale ont été dégagés pour créer de l’espace et permettre à la cathédrale d’être vue sans obstruction, les cloîtres ont été restaurés en 1910 et en 1946 le bâtiment a reçu le statut de « Basilique Mineure ».

Description générale

Le bâtiment a la forme d’une croix latine d’une longueur de 75 mètres et d’une largeur de 17,45 mètres. La longueur du transept est de 40 mètres, les bras du transept de 7 mètres et la hauteur de la voûte interne de 18 mètres.

La nef voûtée comporte sept croisements, et les côtés comportent trois niveaux commençant par de grandes arcades, puis un triforium et enfin de hautes fenêtres. Une telle élévation est une convention gothique inspirée principalement de Chartres. Les croisements de nefs varient en longueur et les colonnes ne sont pas uniformes, ce qui s’explique sans doute par le fait que les colonnes des trois premiers croisements datent du début du XIVe siècle alors que les quatre autres colonnes ont été érigées dans la seconde moitié du XIVe siècle.

cathedrale saint tugdual treguier
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Tours

La cathédrale possède trois tours, dont la plus belle vue est celle de l’Hôtel de Ville tout proche. La première d’entre elles est une tour romaine qui date du XIIe siècle et qui est tout ce qui reste de l’édifice de style roman. On l’appelle la « Tour Hastings ». La tour a trois étages, l’étage supérieur ayant deux fenêtres semi-circulaires sur chaque face. L’étage inférieur a une seule baie sur trois de ses faces. Un escalier monte vers la tourelle nord-est. La tour suivante se trouve au-dessus de la sacristie de la cathédrale et s’appelle la « Tour du Sanctus », probablement parce que le « Sanctus » a été appelé d’ici pour annoncer une messe. Le toit pointu de la Tour du Sanctus est entouré d’une balustrade ornée. La dernière et troisième tour est appelée « Tour Neuve », d’où s’élève la flèche de la cathédrale, érigée en 1787 pour remplacer un clocher en plomb. Du même point de vue de l’Hôtel de Ville, on peut voir le monument aux morts de Francis Renaud représentant une femme Trėguier en deuil du décès d’un être cher, une œuvre des plus poignantes.

La cathédrale possède un splendide cloître de 48 arcades gothiques flamboyantes au total, situé au nord-est de l’édifice dans l’angle formé par le chœur et le bras nord du transept. Elle a été construite en 1460, consacrée en 1468 et offre une belle vue des trois tours de la cathédrale.

L’extérieur de la cathédrale

Vue de la place du Martray, la nef extérieure de la cathédrale présente des contreforts massifs et de grands contreforts volants. Les contreforts centraux du chœur ont des pilastres dont certains ont 4 statues à leur base représentant des saints bretons et des figures légendaires. Voici quelques images de l’extérieur de la cathédrale.

Porches

La cathédrale a trois porches. A l’ouest se trouve le porche des lépreux. A l’origine, cela aurait servi d’entrée pour les lépreux. De ce porche, on accède au bâtiment par deux portes, le trumeau étant une sculpture de la Vierge Marie datant du XVe siècle. Le tympan de la porte latérale gauche contient les armoiries des Kermartins dont la famille Saint-Yves faisait partie. Les deux autres porches se trouvent sur le côté sud de la cathédrale. Le porche des cloches s’ouvre par le transept sud et le porche du peuple est au centre de la façade sud de la nef. Le porche du peuple possède également une double porte qui donne accès à la cathédrale. L’entrée du porche possède un magnifique tympan. Le porche des Cloches est l’entrée principale du bâtiment et ici le trumeau est une statue de Notre Dame de la Clarté. Au-dessus du porche se trouve une grande fenêtre. La clé de voûte du porche porte les armoiries de l’évêque Pierre Piedru et la date 1434.

L’intérieur de la cathédrale

La nef

Les murs de la nef suivent la convention gothique et se composent de trois niveaux distincts. Au rez-de-chaussée, il y a de grandes arcades et, au-dessus, le triforium et, enfin, les hautes fenêtres ou Clerestory. La nef du Tréguier comporte sept croisements et est flanquée de deux nefs collatérales. Une frise sculptée court sous le triforium. Au sommet des piliers de la nef se trouvent diverses sculptures, des gens en prière et une sélection de grotesques. Les piliers de la nef varient en épaisseur et à la jonction de la nef et du transept, les piliers sont constitués de plusieurs petites colonnes (« Faisceau de colonnes »).

Dans les nefs à gauche et à droite de la nef, on trouve de nombreuses tombes enfeus ou murées de chevaliers et de clercs malheureusement mutilés à la révolution française. Une de ces tombes est celle de Jehan de Lantillac datant de 1461. Plusieurs statues ornent la nef : une sculpture en bois de Sainte Barbara, des statues des Saints Paul et Pierre provenant de la Chapelle Saint-Yves à Plesidy et une représentation du Christ attaché à une colonne.

Au sommet de chaque pilier de la nef de la cathédrale se trouvent des sculptures de têtes d’animaux, de grotesques ou de personnes.

La chorale

Cette partie de la cathédrale date de la fin du XIVe siècle au début du XVe siècle. Elle est un peu plus grande que la nef et possède de nouveau des arcades, avec un triforium balustradé au-dessus et des fenêtres plus en hauteur. La voûte du chœur est ornée de peintures d’anges du XVe siècle portant des bannières sur lesquelles sont inscrits des textes liturgiques : « Glora laus et honor tibi sit », « Gratias agamus », « Cantate Domino », etc. A l’entrée du chœur se trouvent deux statues, l’une de Saint Tugdual et l’autre de Saint Yves.

Représentations de Saint Yves.

Sculpture sur bois de Jean de Patmos et statue de Saint Yves

Autour de la Tour des Cloches se trouve un panneau en bois sculpté représentant Jean de Patmos écrivant le livre apocalyptique de l’Apocalypse. Il y a aussi une copie d’un tableau de Murillo représentant Jésus et Jean-Baptiste et une statue représentant saint Yves entre un homme pauvre et un homme riche.

L’orgue de la Galerie et le buffet de l’orgue

L’orgue et le buffet de la galerie datent du XVIIe siècle et sont placés devant la grande fenêtre ouest. Il venait de l’abbaye cistercienne de Bégard, achetée pour la cathédrale par le vicaire Tréguier Durand. L’instrument a été construit entre 1647 et 1649 par Pierre Thuau, élève de Paul Maillard. Elle a été restaurée par Herland entre 1835 et 1837. Herland venait de Guerlesquin. En 1937, un grand chantier est organisé par Roethingers de Strasbourg. Le boîtier en bois lui-même est pensé par H. Vaignon de Normandie.

Portraits des évêques précédents

Sur le mur de la cathédrale, sous la tour de Hastings, se trouvent des peintures à l’huile des 14 évêques de Tréguier de 1587 à 1801, date de la fusion de l’évêché de Tréguier avec celui de Saint Brieuc.

Les évêques sont :

  • Augustin René Louis le Mintier. Évêque de Tréguier de 1780 à 1801.
  • Jean-Baptiste Joseph de Lubersac. Evêque de Tréguier de 1775 à 1780.
  • Jean Marc de Royere. Évêque de Tréguier de 1767 à 1772.
  • Joseph de Cheylus, évêque de Tréguier de 1762 à 1766.
  • Charles le Borgne de Kermorvan. Évêque de Tréguier de 1745 à 1762.
  • François Hyacinthe de la Fruglais de Kerver. Évêque de Tréguier de 1731 à 1745.
  • Olivier Jegou de Kervilio. Évêque de Tréguier de 1694 à 1731.
  • Eustache le sénéchal de Carcado. Evêque de Tréguier de 1686 à 1694.
  • François de Baglion de Salliant. Évêque de Tréguier de 1679 à 1686.
  • Balthazar Grangier. Évêque de Tréguier de 1646 à 1679.
  • Noël Deslandes. Evêque de Tréguier de 1635 à 1645.
  • Guy Champion de Cicé de la Chaise, évêque de Tréguier de 1620 à 1635.
  • Pierre Cornulier. Evêque de Tréguier de 1613 à 1619.
  • Guillaume du Halgouet de Kergrese. Évêque de Tréguier de 1587 à 1602.

Les Cloîtres

Les cloîtres forment un quadrilatère irrégulier de 46 travées avec deux entrées/sorties et jouxtent l’ancien palais épiscopal. Chaque baie a une arche divisée en deux parties par une colonnette et à chaque troisième baie il y a un contrefort volant. Les cloîtres datent de 1640 à 1668 et ont été construits pour la plupart sous l’évêché de Jean de Ploeuc. Les maîtres d’œuvre impliqués dans la construction sont Pierre le Tirrant et Roland le Besque, la menuiserie est d’Yvon Cogan et Pierre Nicholay et le granit utilisé provient soit des carrières de l’île Grande, soit de Pluzunet. En 1920, le Musėe archėoloogique de Saint-Brieuc a placé plusieurs autres gisants le long des allées du cloître, ceux de chevaliers nobles tenant leurs épées, d’abbés tenant la croix, de chantres avec leurs bâtons et celui représentant une noble dame nommée Jeanne. Ces gisants étaient à l’origine détenus dans des chapelles locales qui avaient été détruites.

Trois des gisants offerts à la cathédrale par le Musėe archėoloogique de Saint Brieuc sont décrits dans le livre d’Emmanuelle Le Seac’h « Sculpteurs sur Pierre en Basse-Bretagne. Les Ateliers du XVe et XVIIe siècle » (ISBN 978275353533097) Ce sont deux gisants pour les membres de la famille Bréhant et un autre pour un membre de la famille Bois-Boissel. Ces gisant proviennent du vieux Ėglise Saint-Michel à Saint-Brieuc. Autrefois, les cloîtres étaient ouverts à l’usage des marchands locaux comme place du marché.

Statues

A l’origine, la cathédrale contenait de nombreuses statues et de nombreux trésors, mais deux événements les ont considérablement réduits. En 1632, un incendie ravage la sacristie, détruisant de nombreuses capes et calices, et le 4 mai 1794, le jour où Madame Taupin est guillotinée sur la place principale, un bataillon de l’Armée Révolutionnaire se déchaîne sur les statues de la cathédrale, les tombeaux de Jean V et Saint Yves et endommage enfeu, statuaire du porche, sculptures sur bois, mobilier et fenêtres. Les statues qui occupent aujourd’hui la cathédrale ont été rassemblées au XIXe siècle à partir de diverses églises paroissiales et chapelles de la région.

Tombes

La cathédrale contient de nombreux enfeu, tombeaux, fragments gisants et funéraires. Il s’agit notamment de :

  • Pierre tombale en forme de clé de voûte. Cette pierre tombale en granit date de 1340. L’inscription n’est que partiellement lisible : « CI GISTE G. GIEMBLY, MORFOICE LAN de GRACE M CCCGVARANGE A ROVA ». La pierre tombale provient du prieuré de Saint-Pierre à Matignon.
  • La tombe d’un prêtre. Cette tombe en granit date du XIVe siècle et a été découverte en 1863 dans le cimetière du prieuré Saint-Pierre de Matignon.
  • Le gisant de Guy le Lionnais, abbé de Beaulieu. Ce tombeau en granit a été découvert entre 1477 et 1517. Guy le Lionnais était aussi le chanoine de Rennes.
  • La tombe de Pierre de Chabucet, chanoine de Saint-Brieuc. Ce tombeau en granit réalisé vers 1473 a l’épitaphe incomplète suivante « HIC JACET MAGISTER PETRUS de CHABUCET CAN (ONICUS) BRIOCE (ESIS) et… QUI OBIT ANNO (DOMINI) M CCCC LXXIII ORATE (PRO) EO. »
  • La tombe de Guy Eder, évêque de Saint-Brieuc. Cette tombe en granit de 1431 porte l’épitaphe « HIC IACET BO (NAE) ME (MORIAE) G (UY) EDER (EPISCOPUS) BRIOCEN (SIS) QUI OBIIT XXIII DECEMBRIS ANNO (DOMINI) M° CCCC° XXI ORATE PRO EO ». Eder fut évêque de Saint-Brieuc de 1428 à 1431
  • La tombe d’un seigneur Rohan non identifié. La cathédrale abrite ce tombeau sculpté dans la pierre de Kersanton et datant de 1630 à 1650 environ. Cette tombe provient de l’abbaye de Bon.
  • La tombe d’Eon Gilbert. Cette tombe du seigneur Eon Gilbert sculptée dans le granit et datant du troisième quart du XVe siècle porte l’inscription « CI GIST EON GILBERT JADIS SEIGNEUR de CARJEGU et DU ROST QUI TREPASSA LE III… DU MOIS de …. MILIIIIII et LXIIIIII ». Tout le texte n’est pas lisible, d’où les lacunes indiquées.
  • Fragment de tombe de Guillaume Bouttier. La cathédrale abrite un fragment de la pierre tombale en granit de Bouttier. Il mourut en 1468 et fut l’abbé de Beaulieu d’où venait le fragment.
  • La tombe de Louis ou Alain de Penmarch. Il y a un fragment de ce tombeau en granit conservé dans la cathédrale. Elle date du XVIe siècle. De Penmarch était chanoine à Saint-Brieuc.
  • Pierre tombale de Thébault de Breignon, évêque de Saint-Brieuc. Cette pierre tombale en marbre datant de 1776 est cassée en deux morceaux. De Breignon fut évêque de Saint-Brieuc de 1745 à 1776.
  • La tombe de Guillaume Le Flo, abbé de Beaulieu qui date de 1427. La tombe est arrivée à la cathédrale de l’Abbaye de Beaulieu. Guillaume Le Flo meurt en juillet 1427.
  • Pierre tombale de Françoise Mascé. Cette pierre tombale en granit date du XVIIe siècle et l’inscription, bien qu’incomplète, dit « ANCOISSE MASCE FILLE de NOBLE GENTS GUILLAUME MASCE et IANNE MASCE et IANNE DESBOIS SIEUR et DAME… LA COUR ».
  • La tombe d’Oaf et de son épouse Elizabeth née Mortemer est particulièrement poignante car elle comprend leurs enfants Arthur, Edwige, Elizabeth, Rolph et Edmond, tous retrouvés morts le matin du 1er novembre 1444, la tombe d’Alain de Vitré dite de Dinan, une tombe en granit, aurait été réalisée en 1197 et provenait de l’abbaye de Beaulieu fondée en 1170 par Alain de Dinan et son oncle Roland de Dinan. Alain de Dinan meurt en 1187.
  • La tombe de Pierre de Chabucet, chanoine de Saint-Brieuc’ porte l’inscription « HIC JACET MAGISTER PETRUS de CHABUCET CAN (ONICUS) BRIOCE (ESIS) et … QUI OBIT ANNO (DOMINI) M CCCC LXXIII ORATE (PRO) EO ». Il a été exécuté vers 1473.
  • La tombe en granit d’un abbé de Beaulieu qui venait de l’abbaye de Beaulieu. Elle date de la première moitié du XIVe siècle.
  • La tombe de Jean de Troguindy le sieur de Launay, un tombeau du XIVe siècle est également inscrit avec les armoiries de Coëtmen et Kerbouric et la devise chastel « Si plet à Dieu » et la tombe de Eon Guillebert et son épouse
  • Statue pour tombeau. Cette sculpture date du XVIIe siècle. Sculpté dans le kersanton, il marque la tombe d’un noble Rohan et provient de l’Abbaye de Bon Repos.
  • La tombe d’Alain de Vitré. Ce tombeau de granit date d’environ 1197 et provient de l’abbaye de Beaulieu et est arrivé à la cathédrale. Alain de Vitré, ou de Dinan, cofonde l’abbaye avec son oncle Rolland de Dinan. Alain de Vitré meurt en 1187.
  • Une tombe non identifiée. Cette tombe en granit, datée de la seconde moitié du XIVe siècle, a été découverte en 1863 dans le cimetière du cimetière Saint-Pierre à Matignon.
  • Epitaphe pour une noble femme. Ce fragment d’une tombe datant de 1680 se lit  » : ICY GIST DAMLE FIACRE FIACRE THEPAULT DAme de TREZEL DECEDEE LE 17 OCTOBRE 1680 ELLE DEMANDE VOS PRIERES « .

Enterrements dans la zone de la chorale

Plusieurs notables sont enterrés sous le plancher de la chorale, dont Mgr Jean de Ploeuc, Mgr Jean de Coetquis, Mgr Hugues de Coatredrez, Mgr Jean Calloët, Mgr Adrien d’Amboise, Mgr Balthazar Grangier, Mgr Jegou de Kerlivio, Mgr François de la Fruglaye et Mgr Le Borgne de Kermorvan.

Quelques objets divers exposés dans la cathédrale

Frise décorative représentant une scène de chasse. La frise de granit exposée dans la cathédrale provient du manoir de Ploufragan de Tertre Jouan.

Un blason héraldique en granit. La cathédrale présente un blason créé pour marquer le mariage entre Thébaud de Keymerc’h et Jeanne de Couvran en 1494. Le blason provient du couvent de Saint-François à Saint-Brieuc qui avait été fondé par Thébaud de Keymerc’h.

Fragment de bouclier/armoiries. Ce relief de granit du XVe siècle rappelle l’alliance entre Charles du Parc, seigneur de la Motte du Parc, mort en 1847, et Marguerite Paynel.

Armoiries. Ce relief de granit représente les armes de Christophe du Chatel, Jean de Ploeuc et Jean du Coetquis. Christophe du Chatel avait été évêque de Tréguir entre 1465 et 1479. Il succède à Jean du Coetquis.

Retable contenant un tableau du XVIIIe siècle du « Voeu de Louis XIII ». La figure de saint François inspirée du « Pardon d’Assise » de Federico Barocci.

La statue connue sous le nom de Notre-Dame-de-la-Clarté : Vierge à l’Enfant

Statue de Jean l’Évangéliste. Cette statue en bois et polychrome date du 16ème siècle.

Le transept sud

C’est de ce transept que s’élève la Tour des Cloches. Dans le transept sud se trouve également un grand panneau en bois avec un relief représentant Jean l’évangéliste à Patmos et une copie de la peinture de Murillo représentant Jésus et Jean le Baptiste. Il y a aussi une sculpture représentant Saint Yves entre un homme riche et un homme pauvre. Le vitrail éclairant le transept sud retrace l’histoire de la vigne, symbole de l’Église, la vigne passant autour des représentations des sept saints fondateurs de la Bretagne.

Chapelle du Saint Sacrement ou Chapelle du Duc Jean V

Cette chapelle a été fondée par Jean V en 1420 comme lieu dans la cathédrale où il souhaitait être enterré. Cette chapelle est aussi connue sous le nom de  » Chapelle Saint Yves  » ou  » Chœur du Duc Jean V « . Jean V, Duc de Bretagne avait fait une promesse en 1420 lorsqu’un prisonnier pendant la « Guerre de Succession » qu’il érigerait un monument à Saint-Yves et créerait une chapelle qui lui serait dédiée. C’est là que se trouve le cénotaphe de Saint Yves. Jean V souhaitait être enterré près de Saint Yves. Son corps a été placé dans la chapelle en 1451 et une pierre indique où son corps a été enterré. La tombe originale a été détruite par les soldats du bataillon des Étampes en 1794. La tombe est une superbe œuvre du sculpteur Armel Beaufils en collaboration avec l’architecte Cornon. Le mur ouest de la tour de Hastings est en fait le mur d’extrémité de la chapelle et il y a ici un autel moderne dédié au Saint Sacrement. Elle représente le Christ sur la croix avec un ange de chaque côté. Le vitrail est dédié à Saint-Yves et représente divers aspects de sa vie. La chapelle abrite également trois statuettes représentant Saint Yves. Saint-Yves mourut le 19 mai 1303 dans son manoir de Kermartin à Minihy. Son corps a été transporté par des prêtres à la cathédrale où il a été enterré. Des centaines de personnes passèrent devant sa tombe, le début de ce qui devait être un pèlerinage. Yves est né à Kermartin et a étudié le droit et la théologie. Il devint un proche conseiller de l’évêque de Tréguier et recteur de Trédrez puis de Louannec. Saint Yves ou Ivo de Kermartin est enterré à Minihy-Tréguier où il est né mais il y a un cénotaphe élaboré dans la cathédrale. Le monument original, construit par Jean V a été épargné par les Anglais lorsqu’ils occupèrent Tréguier en 1345 mais a été détruit en 1793 par le bataillon des Étampes. Le monument actuel, très élaboré, date de 1890. Le « Pardon de Saint Yves » a lieu chaque année à Tréguier le 19 mai. Le monument se trouve dans la chapelle ducale éclairée par des vitraux offerts en 1937 par des avocats américains, belges et français.

Le cénotaphe de Saint Yves

Saint-Yves mourut le 19 mai 1303, au manoir de Kermartin à Minihy et le jour de sa mort, il fut transporté par les prêtres de Tréguier à la cathédrale entouré d’une foule enthousiaste. Le lendemain, il est enterré dans la nef, ce qui marque le début de grands pèlerinages à Tréguier pour lui rendre hommage. Yves est né à Kermartin, son père étant un noble breton mineur. Sa mère Azo du Quinquis avait une foi profonde et a dit à son fils « Vivez, mons fils, de manière à devinir un saint ! » (Vivez mon fils comme il sied à un saint). Pendant 10 ans, Yves a étudié la théologie et le droit à Paris, puis s’est installé à Orléans pour pratiquer le droit civil. Il devient « officiel » d’abord à Rennes, puis à Tréguier où ses services sont réclamés par l’évêque. Il devient également recteur de Trédrez puis de Louannec. L' »Officiel » de la cathédrale a joué un rôle important dans le jugement et le règlement des différends, qu’ils soient ecclésiastiques ou civils. Yves a aussi ouvert un asile à Minihy. Yves de Kermartin fut proclamé saint en 1347. Le 19 mai de chaque année, le pardon d’Yves est célébré et le reliquaire contenant son crâne est transporté de la cathédrale à Minihy par un cortège de clercs et d’avocats. La tombe originale de Saint Yves a été détruite pendant la Révolution française et le monument actuel date de 1890. Saint Yves lui-même est représenté allongé, soutenu par des représentations de deux anges. Sur la face sud du monument se trouvent des représentations de Catel Autret, l’un de ses amis Guiomar Morel, Charles de Blois en armure, Maurice, Archidiacre de Rennes et Catherine Héloury. Sur la face sud se trouvent des représentations de la mère et du père d’Yves, Héloury et Azo, Alain de Bruc qui a employé Yves comme officiel de la cathédrale, Cathovada et Riwalon comme jongleur. Sur la face est se trouve une représentation de Clément VI qui a canonisé Yves et Philippe V1 de Valois qui ont initié cette canonisation. Sur la face ouest sont représentées Monseigneur Bouché, évêque de Saint-Brieuc et Tréquier et Jean V, duc de Bretagne. Au pied du monument se trouvent les neuf anciens évêques de Bretagne : Saint Samson, Saint Pol, Saint Corentin, Saint Tudual, Saint Clair, Saint Melaine, Saint Patern Saint Malo et Saint Brieuc, deux rois de Bretagne, Judicãel et Salomon, deux martyrs Saint Donatien et Saint Rogatien, enfin Saint Gildas.

Monument aux morts de Tréguier

Ce monument aux morts est connu sous le nom de « La Pleureuse ». Francis Renaud le sculpteur avait utilisé Marie-Louise Le Put comme modèle pour sa sculpture. Elle porte des vêtements de deuil avec une grande capuche ou un capuchon couvrant sa tête (« Capuche » en français). La sculpture a été commandée en 1920, exposée en 1921 au Salon des Artistes et le mémorial a été inauguré le 2 juillet 1922. A cette époque, la sculpture était connue sous le nom de « Douleur ».

Statue d’Ernest Renan

Ernest Renan
Ernest Renan

Cette sculpture en bronze est située sur la place du Martray à Tréguier, près de la cathédrale. Renan est né à Tréguier en 1823 et est mort à Paris en 1892. Linguiste, philosophe et écrivain, la sculpture est de Jean Boucher et a été exécutée en 1903. Boucher représente Renan assis sur un banc et derrière le banc est une représentation de Pallas Athéna, la déesse grecque de la Sagesse. Renan est l’auteur de la très populaire « Vie de Jésus », mais les affirmations controversées du livre selon lesquelles la vie de Jésus devrait être écrite comme la vie de toute personne historique, et que la Bible pourrait et devrait être soumise au même examen critique que les autres documents historiques, ont suscité une controverse considérable et mis de nombreux catholiques en colère. Ainsi, l’installation de la statue de Renan de Boucher sur la place de la cathédrale de Tréguier fut interprétée comme un défi au catholicisme et suscita de nombreuses protestations, notamment parce que le site était normalement utilisé pour la chaire temporaire érigée à la traditionnelle fête catholique du « Pardon de Saint Yves ». Le geste d’Athéna de lever le bras pour couronner Renan a été pris comme un défi délibéré à la cathédrale. L’érection de cette statue et la controverse qui l’entoure ont conduit à la construction du « Calvaire de Réparation », une « œuvre de protestation » conçue par Yves Hernot

Calvaire de Réparation

C’est un Calvaire remarquable et dramatique. Le crucifix central mesure 12 mètres de haut et est flanqué de deux croix de 10 mètres de haut portant le bon et le mauvais meurtrier. Au pied de ces trois croix se trouvent des représentations de cinq personnes : saint Longinus, qui a transpercé Jésus d’une lance, Marie, mère de Jacques et de Joseph, Marie, Marie-Madeleine à genoux, Jean l’Évangéliste et Sainte Marie, mère de Jésus Christ. Les croix et les figures qui les accompagnent sont placées sur un piédestal orné d’un bas-relief représentant saint Yves et au-dessous duquel est inscrit « vere hic homo filius dei erat/en gwirione an den ze e ca mab doue/cet homme etait vraiment le fils du dieu ». ( » Cet homme était vraiment le Fils de Dieu « ), les paroles en latin, en breton et en français parlées selon l’évangile de Saint Marc par le centurion romain au Golgotha (voir Marc 15:39). Dans le bas-relief, le relief de Saint Yves est flanqué des armoiries du pape Pie X (à droite) et de celles de Pierre-Marie-Frédéric Fallières, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier (à gauche). Le monument a été inauguré le 19 mai 1904 en présence du cardinal Labouré. Le calvaire est entouré d’une clôture clôturée. Les statues de part et d’autre de la porte représentent Saint Maurice et Saint Georges tandis que les autres piliers soutiennent les statues de Saint Malo, Saint Paterne, Saint Brieuc, Saint Pol (de Léon), Saint Corentin, Saint Samson et Saint Tugdual, les sept Saints fondateurs de la Bretagne.

Catégories : Patrimoine

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